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Charlotte Whitton

Née en 1896 à Renfrew, en Ontario, Charlotte Whitton est connue pour avoir été la première mairesse d’une grande ville au Canada. Elle a occupé la fonction de 1951 à 1956, puis de 1961 à 1964. Elle est également célèbre pour son esprit caustique et vif. C’est Charlotte Whitton qui a dit : « Quoi que fasse une femme, elle doit le faire deux fois mieux qu’un homme pour qu’on juge que c’est à moitié aussi bon. Heureusement, ce n’est pas difficile ».
Femme de paradoxes, elle était une ardente féministe qui critiquait cependant les femmes mariées qui travaillaient à l’extérieur du foyer. Mme Whitton défendait les traditions canadiennes et, en 1964, pendant le débat sur le drapeau, elle a rejeté la conception du Premier ministre Pearson en disant que c’était « un insigne blanc d’abdication ».

Reconnue sur la scène publique comme étant une femme querelleuse au franc-parler, Charlotte Whitton a su préserver sa vie privée. De nombreuses lettres de sa correspondance personnelle ainsi que son journal intime, gardés cachés pendant près de 25 ans, révèlent une personne beaucoup plus douce. Trois extraits de son journal, portant sur ses voyages en Europe effectués en 1924, de même qu’un des poèmes de ses œuvres de jeunesse confirment une relation intime entre Charlotte Whitton et sa compagne de toujours, Margaret Grier.

Extrait du journal de Charlotte Whitton

July 15th « Il y a une femme à bord du bateau à qui j’aimerais parler – je me demande qui elle est. Elle ressemble à Marg. Je pense [que je vais lui écrire] une longue lettre. »

August 27th Wednesday  « Enfin, je suis sortie pour trouver le fleuve Arno et le Ponte Vecchio, où j’ai pleuré et presque éclaté de bonheur. Chez Genuzzi, j’ai acheté un collier en lapis lazuli pour ma très chère Margie. Elle me manque. Il me prend des envies de courir vers elle au moins cent fois par jour, elle seule peut comprendre ce que je ressens. »

rather fine Magi « J’ai adoré la visite de Sainte-Élizabeth à la Vierge de Mariotto. Elles ont l’air si humaines, si proches l’une de l’autre, si intimes, se confiant leurs secrets. »


Charlotte Whitton, Rather fine Magi (le 27 août, 1924). extrait du journal Charlotte Whitton, juillet-août 1924, volume 13, ficher « Journal – Juillet – Août », Succession de Charlotte Whitton, Bibliothèque et Archives Canada, MG30 E256.


Mariotto Albertinelli, Visitation (détail), 1503, huile sur bois, Galleria degli Uffizi, Florence.


Charlotte Whitton, Journal Charlotte Whitton (extraits), juillet-août 1924, volume 13, ficher « Journal – Juillet – Août », Succession de Charlotte Whitton, Bibliothèque et Archives Canada, MG30 E256. Vue d'installation de l'exposition Les objets évocateurs : l’histoire des quartiers dévoilée à travers les artefacts, Musée Bytown, Ottawa. Photo : Graham Iddon © Musée Bytown, 2010.


G.E. Marrison, Photo de l'équipe du groupe de hockey de l'Université Queen, Kingston, Ontario (détail), 1917, photographie en noir et blanc, Bibliothèque et Archives Canada, PA-127274.


Cameron, Duncan, Charlotte Whitton en costume au événement «springtime », 10 mai 1957, photographie en noir et blanc, Bibliothèque et Archives Canada, PA-137870.


Ted Grant, La mairesse Charlotte Whitton, en train de regarder brûler l’une des plus vieilles églises de la région, la Dominion United (détail), le 2 février 1961, photographie en noir et blanc, Bibliothèque et Archives Canada, Neg 61-1180 Fr.25-30.