La vitrine expose 45 artefacts — un modeste échantillon provenant de la collection archéologique des plaines LeBreton regroupant environ 150 000 objets détenus en fiducie par la Ville d’Ottawa. Dans un entrepôt indescriptible, situé près de magasins à grande surface et d’un terrain de golf, des milliers de sacs plastiques, contenant des artefacts provenant de près de 20 sites archéologiques, remplissent 300 boîtes.
Au total, 12 400 artefacts ont été mis au jour sur le site de la rue Ottawa : 3 647 fragments de céramique, 5 397 morceaux de verre, 1 369 os, 1 382 fragments de métal, 37 perles, 218 boutons, 6 pièces de monnaie, 51 morceaux de tissu, 47 billes, 56 fragments d’ardoise, 119 pipes, et 71 pièces classées dans la catégorie « Autre ».
Ces fragments sont tout ce qui reste du 13 et du 15, rue Ottawa, l’un des sites archéologiques du quartier des plaines LeBreton. Hantées par la controverse et la malchance, les plaines LeBreton ont un passé aux multiples changements.
La région appelée à l’origine « débarcadère de Richmond » a été achetée par John LeBreton au début des années 1820. LeBreton espérait revendre ces terres aux Britanniques en faisant un profit substantiel, persuadé qu’ils en auraient besoin pour relier le canal Rideau à la rivière des Outaouais, mais ils ont refusé son offre. Le 26 avril 1900, un incendie s’est déclaré à Hull et a décimé la région, laissant 15 000 personnes sans abri. Dans les années 1960, le quartier, alors considéré comme un « îlot insalubre » (Toronto Star, 1966), a été exproprié par le gouvernement fédéral et rasé pour faire place au quartier général prévu du ministère de la Défense nationale.
Aujourd’hui, la région fait l’objet d’un important réaménagement et accueille désormais le Musée canadien de la guerre.